Visite en lieu inconnu

Voici ma troisième participation à l’atelier d’écriture en ligne de http://bricabook.com

Notre hôtesse nous a proposé cette photographie comme inspiration :

chateau

Et voici mes lignes :

VISITE EN LIEU INCONNU

Inconnue entre ces murs épais, mes pas effleurent les pavés des couloirs étroits

J’essaie de me repérer, de ne pas me perdre dans l’enchevêtrement des pièces immenses

Etourdie par la hauteur des plafonds, l’air se fait courant froid

Les fenêtres étroites et rares laissent passer le soleil et entrevoir l’horizon

Je devine la solitude, le silence et l’isolement

L’édifice fort en puissance, le froid de la pierre majestueuse et rassurante

J’imagine la quiétude des lieux jadis habités

La paix des lieux recherchée comme un nécessaire évident pour se réaliser, pour accomplir sa mission

Mais garder cette oeillère en sauvetage pour avoir un regard sur la vie

Le filet de lumière s’y rappelle comme un spectacle vibrant

Les barreaux en protection de soi, des autres, de l’ailleurs

Le calme règne, seule la lumière se fait chantante et provocante, comme une allumeuse elle taquine pour attirer vers elle

Fenêtre marquée du temps, les pierres usées d’avoir trop supporter agenouillés ceux qui ont voulu regarder

La sobriété de la pierre, marquée du temps par les toiles, garnie des ornements d’art pour donner à cette cellule souhaitée un regain de beauté, en rajouter à l’étrangeté de l’endroit, à jamais intriguer les visiteurs de cet autre lieu.

Quand j’étais petite j’étais pas grande

fb03eecf7a9020a2d864072f6bcdcfcd

Quand j’étais Elles

Mes filles devenues adolescentes et aussi mère

J’étais haut comme trois pommes

Sur la pointe des pieds, le nez à hauteur de la table, toujours trop petite pour voir l’horizon des grands

J’adorais écouter derrière la porte.

Quand j’étais Elles

J’avais peur du noir, j’adorais mon ours en peluche et je bordais mes poupées dans leur berceau chaque soir avant de m’endormir pour qu’elles soient bien au chaud.

J’adorais sauter à pieds joints dans les flaques d’eau, je dévorais déjà les livres, je m’inventais des histoires en pleine nature, je jouais à la petite maman avec ma Sophie.

Quand j’étais Elles

Je rêvais au pays de Candy et je tremblais sur mes patins à roulettes mais pas peu fière.

Quand j’étais Elles

Je ne pleurais jamais et je gardais tout pour moi, je prenais déjà les maux des autres pour moi et les miens ne se voyaient pas parce qu’on ne me regardais pas.

Quand j’étais Elles

Je gribouillais déjà le monde à ma manière, je parlais à mon chien et je comptais les lapins dans le jardin.

Je ne suis plus petite comme Elles, mes émotions sont nées le jour où je leur ai donné la vie, de leurs petits plis je me suis éblouie, pour de vrai j’ai alors ressenti et j’ai su exprimer.

Je ne suis plus haute comme trois pommes

Pour Elles je me battrais à cris et à corps

Je suis devenue grande grâce à Elles, de les voir prendre leur chemin et à leur tour donner la vie.

(je viens d’être pour la première fois grand-mère ce samedi, sans doute ceci explique cela, de le voir si petit et déjà si fort, je repense à Elles si petites et hautes comme trois pommes)

Mais t’es où ?

Voici ma seconde participation à BRICABOOK un atelier d’écriture en ligne proposé par notre gentille hôtesse sur le blog http://www.bricabook.fr

Le principe je vous le rappelle : une photographie nous est proposé et nous devons la faire parler.

Voici le cliché de la semaine :

28804058933_f0ccb9e7fc_b.jpg

Et voici les mots de ma plume :

Mais t’es où ?

Déroutant.

Abonnés absents aux corps présents.

Branchés sur les ondes, déconnectés l’un de l’autre.

Proches aux échanges lointains, ces moments intimes qui n’ont poids face aux contacts multiples.

Etre à côté, rassurés, mais dans l’oubli de se voir et tout regarder ailleurs.

Se sentir las de la sensible proximité, échanges de sourires affectueux pour se montrer.

Les yeux vers le même horizon, les dialogues sourds avec tant d’autres, à ne pas se contenter de l’ici, chercher ce qui se passe chez d’autres.

Ne pas savoir posséder le présent de là mais vouloir saisir tous les autres et le temps.

Les corps sont proches, les âmes s’éloignent, les sentiments sont pourtant intenses, les paroles sont rares, on est bien ensemble, l’un près de l’autre, compagnons fidèles.

Oublier de rendre les instants uniques, la routine, il nous faut plus et encore, de nos sentiments si puissant ne sommes rassasiés.

Oublier la main mise sur les personnes qui comptent et les moments précieux, en être heureux et conscients mais pourtant vouloir autre chose de peur que nous échappe l’important.

Les corps présents, le bonheur ensemble est rabaissé au second plan des connections.

Attention ! Danger ! Tout pourrais vous échapper !

 

Compte à rebours

fe10adf430b7d46fcf955f411cf8f4d7

Compte à rebours

Qui chamboule tout

Fait vite passer le temps

Et le rend encore plus lent

M’empêche de vivre une chose à la fois

Je suis ici et là

Ma tête au quotidien

Mon ventre qui tiraille

Mon coeur qui palpitte

Je vis à cent à l’heure

J’ai peur de ne pas être à la hauteur

De ne pas être prête

Là au bon moment

J’imagine déjà nos mains l’une dans l’autre

La tienne, la mienne et la sienne

Mon enfant devenue grande

Une belle femme accomplie

Qui m’offre à Elle se cadeau de la vie

Poursuivre notre histoire

Lui donner de nouveaux pas loin devant

Nos gestes iront ensembles

L’attention et l’amour

L’uni à l’infini

Pour nous rassurer qu’on ne sera jamais seul dans cette vie

Bout de choux va bientôt venir

Il est temps de l’accueillir

Arrête de me faire tressaillir

 

Là Haut

Pour moi voici le premier rendez-vous avec BRICABOOK, un atelier d’écriture.

J’ai déjà participé aux ateliers d’écriture de Fanny où elle nous proposait d’écrire un texte à la suite d’un extrait de livre qu’elle choisissait, mais Fanny a dû arrêter et au travers elle j’ai fait la connaissance d’une autre chouette fille qui nous propose cette fois d’écrire un texte en partant chaque semaine d’une photo imposée. Vous pouvez la retrouver sur son blog http://www.bricabook.fr

Voici la photo de la semaine :

roue-concorde-atelier-231-1

Et voici ce qu’elle m’a inspiré, voici mon texte :

Là haut

Etourdie par la nouvelle, blessée dans mon corps

Mon coeur ébranlé, la tête me tourne

Nausée de cauchemar

Je me sent tout à coup déchirée, abandonnée, seule au monde, sans avenir

Mes espoirs étaient en Lui, avec Lui, Il me l’avait promis, du moins laissé entrevoir

J’y ai cru comme une jeune première, étourdie dans ses bras, la chaleur de ses lèvres

Revenir en cet endroit, sur les pas échangés, parmi la foule l’espérer

Les lumières scintillent comme le plaisir d’être auprès de Lui, je voyais les étoiles même le jour

La musique, le bruit des autres, me déstabilise comme un alcool fort

Les rires aux éclats, les mains entrelacées, les filles qui tressaillent dans leurs bras

Je me vois encore, je me sent là comme tout proche de Lui, je Le crois pouvoir surgir

Je tourne sur moi-même, la ronde folle dans ma tête, je cherche un point d’attache pour un nouveau départ

Je ne sais si je veux y croire encore ou tout oublier

La grande roue face à moi comme le bout du tunnel

Me laisser porter, balancer, caresser par la brise légère, attraper le vertige

Ne pas regarder en bas mais bien droit devant moi

Revoir au loin, si loin, là où mes yeux ne peuvent s’arrêter et me sentir à nouveau pétiller

L’espoir est là, tout au loin, quitter ce lieux, ne plus chercher à ressentir le vécu déjà

Me laisser m’emporter pour mieux revenir, les pieds sur terre, sécher mes larmes et sourire comme elles autours de moi, si joyeuses

Ressentir la folie de la fête, me noyer dans la foule, ils me regardent tous, leurs pas s’ouvrent devant moi pour me laisser passer comme si j’avais gagner le gros lot de la soirée

Je suis revenue ici pour imaginer Le retrouver, Le respirer à nouveau en moi et me voilà libérée

La grande roue m’a fait tourner la tête, elle m’a joué de son charme, elle m’a sorti le grand jeu du tourbillon et des étincelles

La grande roue est le manège de tous les espoirs, en douceur elle vous mène haut vers le ciel, juste au-dessus de la vie, elle vous montre à l’horizon le champ des possibles.

Ecrire sans dessus dessous

a728925bd4b2bc06793d4f567813f96f

Je me suis lancé un défi en début d’année, celui d’oser enfin me mettre à l’écriture de mon livre.

Si vous pensez la chose facile, que nenni !

Le chemin est long, raturé souvent, chargé de travail, de recherches, d’essais, de papiers froissés, d’encre coulée …

Toute jeune j’ai eu la passion des livres, des pages qui se tournent, de l’odeur du papier et de l’encre, des silences dans les bibliothéques.

Pour me mettre enfin à l’écriture, j’ai quelques ressources :

  • j’ai d’abord fait des recherches sur le pourquoi du comment sur différents sites sur le web, si mon envie était bien celle-ci, comment débuter, se lancer, s’organiser, s’imposer à soi-même une discipline en gardant le plaisir
  • J’ai lu des blogs d’écrivains
  • J’ai la chance d’avoir dans mes connaissances de riches personnes qui se sont lancées dans l’aventure et qui ont déjà publié
  • Je lis depuis toujours et de tout : comme en musique, tous les styles m’inspirent ou me rendent curieuse, j’adore les classiques, je m’amuse dans les histoires de vampire, je m’ennuie dans les romans policiers, j’ai voulu tenté mais je n’arrive pas à me détacher de ce que le petit écran peut offrir (au si peu que je le regarde)
  • J’ai ma propre bibliothéque à la maison, et les livres trainent partout, j’en lis souvent au moins deux simultanément, il y en a toujours un dans mon sac, un sur ma table de chevet…
  • Je vais à la rencontre d’écrivains lors de dédicasse, je les questionne sur leur parcours
  • J’écoute beaucoup la radio, j’ai une passion pour la musique classique et la musique autours du monde, je m’enrichie du vocabulaire que les artistes utilisent pour exprimer leur art
  • Je suis proche de la nature, cela développe mon sens de l’observation et du ressenti
  • Je vais à la rencontre de notre patrimoine, les lieux me parlent et je note ce que je ressent
  • Je visite des galeries et des expositions d’art, la photographie, la sculpture, la peinture… j’aime voir ce dont les gens veulent faire passer comme message
  • Je tiens un blog depuis plusieurs années, je l’ai remanié maintes fois avant d’en arriver là, et je ne cherche aucune « notoriété » et ne compte pas les « pages vues », je ne veux pas faire partie « d’un top 50 » je suis juste lue par une petite poignées d’amies fidèles et parfois de gens de passage, mais je m’y applique comme une ado qui doit remettre sa copie à son prof, pour moi c’est un très bon exercice, je prépare mes articles, je prends note de ce qui me passe par la tête, de ce qui se passe autours de moi et je rédige
  • Je lis biensûr les blogs souvent en rapport avec mes domaines de prédilections : la biodiversité, le vegan, l’écriture, la lecture, l’art, mais aussi j’aime lire les blogs de copines qui donnent de le livestyle juste là encore pour ressentir ce qu’elles expriment et comment elles s’y prennent
  • Je suis présente sur les réseaux sociaux : FB et IG parce que là aussi c’est un bel exercice que de faire chanter ses mots en moins de phrases, réussir à capter l’attention par le bref mais toujours dans la musicalité du vocabulaire
  • Je participe à un atelier d’écriture en ligne. Le premier était de créer une suite d’histoire à partir d’un extrait de roman et le tout nouveau dans lequel je me lance aujourd’hui est de créer un texte à partir d’une photographie imposée

Tu me connais bavarde et je pense l’être encore plus de la plume.

J’ai toujours sur moi un petit carnet pour noter mes « vracs », j’écris sur mon agenda mes petits bonheurs quotidiens, j’ai un cahier d’écriture où je lance mes textes et donc je viens de me mettre à l’écriture de mon premier livre.

Entre le roman et l’épistolaire, parce que j’aime ce style où une personne parle souvent par lettre à une autre et qu’on arrive à se laisser prendre au jeu de croire que c’est à nous que sont adressées ces lettres.

J’ai choisi comme support le cahier où j’écris à la plume, j’écris souvent au calme à l’étage sur mon atelier, là où je dessine d’habitude. Je me suis programmé (et non imposé ce n’est pas une torture) un temps, chaque jour, après mon retour de ma journée de travail, j’ai la chance de finir avant toute ma tribu, du coup j’ai chaque fin d’après-midi deux heures qui peuvent être rien qu’à moi si je sais les saisir.

J’écrit pour moi avant tout, pour laisser quelque chose derrière moi parce que c’est facile de laisser du soi dans ses lignes, je ne cherche pas à savoir si un jour je serais publié, je voudrais juste être joliement reliée comme un trésor à l’éternité.

L’inspiration me vient n’importe où et n’importe quand, par exemple cet article, il m’est venu hier matin en conduisant pour me rendre à mon travail, pourquoi comment, je ne sais jamais, je pense que cela vient de mes yeux toujours grands ouverts sur les choses simples de la vie que je ressent, exprime et puis écrit.

Ecrire s’apprend en pratiquant, c’est de la persévérance plus que du talent, il faut un plan, il ne faut pas chercher la gloire, mais se faire du bien à soi, et je pense que même lorsque j’écrirais la dernière ligne de ce roman, il ne sera jamais fini parce qu’il m’aura donné j’en suis sûre l’envie de poursuivre.

 

A corps perdu

73acd5980a2b5eeb803c61778cee3435

Lorsque aout s’offrait à moi comme un temps de vacances, de repos, de plaisir et de partage

Aout s’est finalement révélé comme une forteresse prisonnière

Lorsque votre âme décide de ce dont elle veut se souvenir

Lorsque votre âme décide de ce dont elle veut oublier

Lorsque votre volonté vous fait avancer

Lorsque votre nature profonde est de toujours remercier les nouveaux jours

Lorsque vos yeux s’émerveillent de savoir voir au moins un petit bonheur par jour

Lorsque vos yeux s’émerveillent de la simple nature qui vous entoure

Lorsque votre bouche n’exprime que sourire pour éveiller celui des autres

Lorsque votre bouche n’exprime que des mots bienveillants pour rendre les autres sereins

Lorsque vos mots se font discrets pour tendre mieux l’oreille

Lorsque vos bras sont toujours grands ouverts sans pour autant aveuglément pardonner

Vous faites ces choix d’être et de ressentir, d’exprimer, d’espérer, de partager

Votre corps lui, subit votre volonté sans se démotiver

Il arrive un jour où votre corps trop sollicité d’avoir fait comme si de rien n’était

Il arrive un jour où votre corps vous lâche pour vous obliger à mieux vous regarder

Il arrive un jour où votre corps vous avoue que vous avez trop souvent oublié de le ménager

Ce corps vous fait alors défaut

Ce corps ne fait plus équipe dans votre sens

Ce corps vous montre ses blessures et vous les faits bien ressentir

Ce corps demande de l’aide, un liquide neuf au creux de vos veines

Ce corps demande de l’aide pour le soulager et le faire planer vers des temps plus légers

Alors vous vous battez pour ne refaire qu’un avec lui

Alors il va falloir du temps pour penser les plaies

Alors il va falloir du temps pour souffrir sa colère

Il vient le temps de le réapprendre

Il vient le temps d’accepter ce nouveau corps que vous avez conduit à ce qu’il est aujourd’hui

Il vient le temps d’envisager les choses autrement, encore dans la douleur pour un temps

Mais il est toujours temps de lui exprimer encore plus fort que vous aimez la vie

Il sera à jamais toujours temps de sourire à pleine dent comme un enfant émerveiller comme si tout était pour une première fois

Il est temps plus que jamais de ne rien lâcher, de ressouder les liens et de ne faire qu’un pour avancer pas à pas, plus lentement mais en se rappelant que tout peut vite basculer pour qu’un peu la vigilance nous ai fait défaut, que l’on est voulu penser à tous et plus à soi

Il est temps de croire que l’on peut faire pour eux comme pour nous même, qu’il y a sur le navire du temps de la place pour tout pour peut qu’on sache mettre ses priorités.

Pause littéraire

anne-véronique Herter

Je viens de terminer il y a quelques jours la lecture de ZOU de mon amie Anne Véronique HERTER.

Les jolies surprises du web vous mènent à de jolies rencontres parfois, je correspond avec Anne Véronique et je sentais que sa plume allait me saisir.

Une écriture intimiste, une plume où l’on croit la deviner et où l’on se dit en mème temps que ce ne peut être elle.

Une lecture que j’ai vécu sur deux notes de musique : les cinquante premières pages avaient pour moi un goût bataille intérieur, entre l’envie d’écrire haut et fort ce qu’il est si souvent difficile de dire à voix haute et l’envie de se cacher dans un terrier comme révolté.

Les pages qui ont suivi ont glissé comme la brise légère au grand large. Bretonne d’adoption depuis seize ans, je ne suis pas réellement objective, mais je m’y suis retrouvé, j’ai vu ce lieu comme une évidence, j’ai cru être aux côtés d’Anne Véronique, au bout d’un jardin d’une maison en pierre à Locmariaquer, assise près d’elle sur son muret les yeux noyés au loin entre ciel et mer.

Sa plume se fait révolte et douceur, une véritable thérapie à toutes celles et ceux qui voudraient démêler un noeud familial.

Une plume qui ne jamais nous ennuie, rythmée donc comme une partition, entre humour, songe et réalisme.

Une jolie histoire de vie, la vraie, d’une famille au caractère bien trempé, d’un endroit qui vous tient pieds et poings liés, des blessures qui aident à grandir.

Zou était le titre bien trouvé, un élan qui fait redémarrer après une mise au point, celle où l’on ne fait une croix sur personne, où l’on éprouve aucun regret, mais une belle mise au point pour crier victoire qu’on est bien soi malgré ce que nos proches voudraient que l’on soit parfois.

 

Zou d’Anne Véronique Herter aux éditions Michalon

Notre enfance n’est pas la leur

inspiration-les-enfants-en-noir-et-blanc-3968327

Le souvenir de mon enfance

Insousciance

Le temps au foyer était trop souvent agîté

De ces disputes, reproches, de ces cris et de ces coups

Tout ce que l’on donne de notre être insatisfait

A ne savoir aimer mais posséder l’autre à ce qu’il soit comme imaginé

Le temps de mon enfance aux pantalons pattes d’eph

Des sauts à la marelle et des ours en peluche

De l’unique poupée confidente de notre tendresse

Le temps de mon enfance

Des bulles de savons et des yeux qui piquent

Des bonne nuit les petits avant de s’endormir

Le temps de mon enfance

Où les saisons bien réelles donnaient le ton

De nos rituels vestimentaires

Des plats chauds et des piques niques sur l’herbe

Les longues balades à vélo en solitaire

Vagabonder dans la forêt avec le chien, admirer ce chemin qui menait à la grande demeurre

Où j’imaginais de grands personnages et de somptueux banquets

De cette statue découverte au hasard

Entre ronce et rosier ancien

Le songe d’un amour passionné, le souvenir à ne jamais vouloir oublier la douceur du visage

Le temps de mon enfance

A s’évertuer de matériel à orner notre vie

Sans conscience du simple et du plus riche

Le temps de mon enfance

Des inventions et des grandes découvertes

Des jeux tout bêtes à s’arroser d’eau

A se régaler des parfums de la cuisine

Des odeurs de cire sur les meubles

Des rendez-vous joyeux à camper au creux du bois

A se retrouver en famille, à partager les joies

Le temps de mon enfance

De ces été en colonie de vacances

Des feux de camps

Des chansons et des guitares

Des contines apprises par coeur pour faire avancer nos pas lors des grandes randonnées

Le sac à dos rempli du juste besoin

Des goûters aux grosses tartines de pain blanc

De la confiture qui colle aux doigts

Et du lait qui dessine les moustaches

Le temps de mon enfance

Où l’on faisait des rêves et des listes de souhaits

Où l’on croyait au Père Noël

Où même sans y croire forcément, on aimait rentrer dans une église

Aux lueurs des cierges voir le petit être qui promettait

Le temps de mon enfance

Il a été tourmenté de ceux qui n’ont su s’en contenter

Difficile et souvent douloureux des êtres

Alors que la vie était si douce et presque innocente

Le temps de mon enfance

Où l’on avait le temps de se relever des malheurs

Où l’on s’unissait pour tout reconstruire au meilleur

Le temps d’aujourd’hui que j’offre à mes enfants et petits enfants

Est celui des listes tristes de craintes et de haines

D’âmes tourmentées à ne plus savoir donner des repères

Le temps d’aujourd’hui n’a plus de piliers

Les fondements qui guident à tout construire et tout envisager

Les mots d’amour et de paix semblent avoir été inventé en toute naïveté

Le temps d’aujourd’hui où l’on fait tout naître pour tout détruire

Sans besoin juste dans le profit, la jalousie, le besoin de tout régir

Le temps d’aujourd’hui où l’on refuse les compromis

Les alternatives meilleures auxquelles on tourne le dos

Comment apprendre aujourd’hui à mes enfants à mettre un pas devant l’autre

Effacer le noir pour laisser revenir l’arc-en-ciel

Le monde entier dans mon jardin

promenadecanaux

Je me fou de Tahiti ou de Bora Bora

Je n’ai besoin d’aucune île sous le vent

J’aime biensûr découvrir mon pays à quelques kilomètres de moi

Mais mon paradis est celui de chez moi

Qu’au petit matin je traverse en suivant mon chat

De mes pieds nus dans l’herbe saisie par la fraîcheur de la rosée

Je me mets tout simplement à lever le nez

Rassurée du ciel immaculé

Du silence apaisant troublé de mille chants

Les hirondelles font leur balet

Je suis rassurée de voir si nombreuses ses princesses de l’été

Observer les fleurs de la belle saison

Mon paradis il n’est pas de paillettes convoitées

Il est tout simple et de mes yeux savoir l’observer

Il devient riche comme de l’or.