Quand j’étais Elles
Mes filles devenues adolescentes et aussi mère
J’étais haut comme trois pommes
Sur la pointe des pieds, le nez à hauteur de la table, toujours trop petite pour voir l’horizon des grands
J’adorais écouter derrière la porte.
Quand j’étais Elles
J’avais peur du noir, j’adorais mon ours en peluche et je bordais mes poupées dans leur berceau chaque soir avant de m’endormir pour qu’elles soient bien au chaud.
J’adorais sauter à pieds joints dans les flaques d’eau, je dévorais déjà les livres, je m’inventais des histoires en pleine nature, je jouais à la petite maman avec ma Sophie.
Quand j’étais Elles
Je rêvais au pays de Candy et je tremblais sur mes patins à roulettes mais pas peu fière.
Quand j’étais Elles
Je ne pleurais jamais et je gardais tout pour moi, je prenais déjà les maux des autres pour moi et les miens ne se voyaient pas parce qu’on ne me regardais pas.
Quand j’étais Elles
Je gribouillais déjà le monde à ma manière, je parlais à mon chien et je comptais les lapins dans le jardin.
Je ne suis plus petite comme Elles, mes émotions sont nées le jour où je leur ai donné la vie, de leurs petits plis je me suis éblouie, pour de vrai j’ai alors ressenti et j’ai su exprimer.
Je ne suis plus haute comme trois pommes
Pour Elles je me battrais à cris et à corps
Je suis devenue grande grâce à Elles, de les voir prendre leur chemin et à leur tour donner la vie.
(je viens d’être pour la première fois grand-mère ce samedi, sans doute ceci explique cela, de le voir si petit et déjà si fort, je repense à Elles si petites et hautes comme trois pommes)