Le souvenir de mon enfance
Insousciance
Le temps au foyer était trop souvent agîté
De ces disputes, reproches, de ces cris et de ces coups
Tout ce que l’on donne de notre être insatisfait
A ne savoir aimer mais posséder l’autre à ce qu’il soit comme imaginé
Le temps de mon enfance aux pantalons pattes d’eph
Des sauts à la marelle et des ours en peluche
De l’unique poupée confidente de notre tendresse
Le temps de mon enfance
Des bulles de savons et des yeux qui piquent
Des bonne nuit les petits avant de s’endormir
Le temps de mon enfance
Où les saisons bien réelles donnaient le ton
De nos rituels vestimentaires
Des plats chauds et des piques niques sur l’herbe
Les longues balades à vélo en solitaire
Vagabonder dans la forêt avec le chien, admirer ce chemin qui menait à la grande demeurre
Où j’imaginais de grands personnages et de somptueux banquets
De cette statue découverte au hasard
Entre ronce et rosier ancien
Le songe d’un amour passionné, le souvenir à ne jamais vouloir oublier la douceur du visage
Le temps de mon enfance
A s’évertuer de matériel à orner notre vie
Sans conscience du simple et du plus riche
Le temps de mon enfance
Des inventions et des grandes découvertes
Des jeux tout bêtes à s’arroser d’eau
A se régaler des parfums de la cuisine
Des odeurs de cire sur les meubles
Des rendez-vous joyeux à camper au creux du bois
A se retrouver en famille, à partager les joies
Le temps de mon enfance
De ces été en colonie de vacances
Des feux de camps
Des chansons et des guitares
Des contines apprises par coeur pour faire avancer nos pas lors des grandes randonnées
Le sac à dos rempli du juste besoin
Des goûters aux grosses tartines de pain blanc
De la confiture qui colle aux doigts
Et du lait qui dessine les moustaches
Le temps de mon enfance
Où l’on faisait des rêves et des listes de souhaits
Où l’on croyait au Père Noël
Où même sans y croire forcément, on aimait rentrer dans une église
Aux lueurs des cierges voir le petit être qui promettait
Le temps de mon enfance
Il a été tourmenté de ceux qui n’ont su s’en contenter
Difficile et souvent douloureux des êtres
Alors que la vie était si douce et presque innocente
Le temps de mon enfance
Où l’on avait le temps de se relever des malheurs
Où l’on s’unissait pour tout reconstruire au meilleur
Le temps d’aujourd’hui que j’offre à mes enfants et petits enfants
Est celui des listes tristes de craintes et de haines
D’âmes tourmentées à ne plus savoir donner des repères
Le temps d’aujourd’hui n’a plus de piliers
Les fondements qui guident à tout construire et tout envisager
Les mots d’amour et de paix semblent avoir été inventé en toute naïveté
Le temps d’aujourd’hui où l’on fait tout naître pour tout détruire
Sans besoin juste dans le profit, la jalousie, le besoin de tout régir
Le temps d’aujourd’hui où l’on refuse les compromis
Les alternatives meilleures auxquelles on tourne le dos
Comment apprendre aujourd’hui à mes enfants à mettre un pas devant l’autre
Effacer le noir pour laisser revenir l’arc-en-ciel